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Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique

Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique

AICN

Les professionnels de l’immobilier d’entreprise et de l’environnement de travail s’associent au sein de l’Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique (AICN)

Écrit par Éric BOUVIER, Secrétaire Général de l’API FIDJI, Paris le 20 janvier 2022.

 

A l’occasion du SIMI 2021, 12 associations professionnelles, dont fait partie votre Association Professionnelle Immobilière FIDJI, ont signé un accord qui permet la création de l’Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique (AICN).

Pourquoi cette nouvelle entité ?

La convergence numérique est le point central pour une communication entre les différents acteurs d’une même filière. Car avant même d’échanger des données, il faut définir précisément ces données au sein d’un dictionnaire, de façon que l’émetteur et le récepteur soient assurés de parler le même langage sans incompréhension. Sans ce dictionnaire commun, les pires pratiques constatées sont de ne pas fournir l’information, d’utiliser une information imprécise ou dont la définition du contenu n’est ni partagée ni comprise.

Il n’est rien de pire que d’utiliser une donnée dans nos algorithmes de décision et s’apercevoir in fine que la donnée source n’était pas celle que l’on pensait.

Tout le monde connait l’exemple tant usité des surfaces : nous savons tous que le mot ‘surface’ est à bannir au profit d’une dénomination plus précise du style ‘surface Carrez’, ‘Surface Externe’, ‘Surface Interne’, ‘Surface non-utilisable’, ‘Surface utile’, etc., avec une définition précise du contenu de chaque valeur.  Cette spécification se fait soit en se référant à une définition externe existante (Réglementaire, RICS, Géomètre, etc.), donc publique, soit en rédigeant sa propre définition la plus précise possible.

Je vais prendre un autre exemple d’actualité : celui de la consommation énergétique d’un immeuble. Cette information est de plus en plus importante dans notre activité, notamment pour un suivi sur le long terme (plus de 30 années au sens du Décret Tertiaire) et pour une comparaison entre les immeubles. Mais quelle est la définition d’une consommation ? Consommation totale (kWhEF), équivalence en émissions de gaz à effet de serre (kgCO2eq/m2), données réelles, données estimées, facteur de conversion énergie primaire ? Sans des définitions précises et partagées, l’utilisation de la donnée ne peut être que risquée.

Cependant, définir la donnée n’est pas suffisant pour un échange, car il ne sert à rien d’échanger une donnée qui n’est pas utile au(x) destinataire(s), dans ce monde où le nombre de données est en évolution exponentielle. La frugalité doit être la règle : fournir une donnée utile pour le destinataire, en sachant quelle en sera l’utilisation réelle pour une meilleure interaction. Ainsi nous augmentons tous ensemble la qualité de la donnée et des échanges « Comprendre pour mieux servir », en évitant la « donnée zombie », cette donnée qui étant « fausse » ou « incorrecte » ou « mal comprise » remettra en cause, par contagion, la validité et la qualité de toutes les autres données fournies dans l’esprit de l’utilisateur – si la surface n’est pas celle que j’attends, pourquoi la consommation énergétique serait correcte : la confiance se mérite à chaque moment, alors que le méfiance se propage sans difficulté.

Si l’on ajoute à cela le fait qu’il reste rare d’échanger librement des données entre acteurs concurrent sur un même secteur, il devient primordial d’échanger avec ses partenaires pour connaitre leurs besoins, leurs attentes et leurs méthodologies d’utilisation des données fournies.

L’Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique (AICN) a pour ambition de répondre à ces problématiques en facilitant les échanges entre des associations représentatives de l’écosystème immobilier (promoteur, propriétaire/investisseur/AM, gestionnaire/PM, service/technicien/FM, utilisateur/occupant, etc.). Cette réflexion et cet échange ne peuvent rester cantonnés au sein de chaque association car l’analyse serait partielle et partisane, sans savoir si elle sera utile et utilisée.

Le regroupement d’associations est également un gage de représentativité et de longévité, ce que ne peut avoir une initiative menée par un seul acteur, quelle que soit sa taille et son hégémonie sur un secteur.

Quelle sera la méthode de travail pour quels résultats ?

Comme le pratique tous les cabinets de conseil, l’échange structuré sur les besoins des émetteurs et des récepteurs est la base de ce type de projet : « De quelles données avez-vous besoin ? Pour quelles utilisations ?».

En partant de ce constat, les émetteurs-fournisseurs pourront indiquer de quelles données ils disposent nativement, éventuellement estimer la charge nécessaire pour constituer le jeu de données complémentaires. Ils pourront également énoncer l’impossibilité de produire cette donnée, que ce soit pour une raison technique ou pour une raison juridique ou encore pour une raison de charge de travail. Alors les échanges peuvent commencer pour produire un dictionnaire des donnés, commun, opérationnel et documenté, qu’il revient ensuite à chaque partie d’implémenter et de sécuriser (au sens de la qualité dans ses outils et dans ses processus internes).

Ces groupes de travail réguliers et très pragmatiques se doivent d’être ouverts (exprimer toutes les demandes justifiées) et honnêtes (ne réclamer que des données qui seront réellement utilisées et ne s’engager à fournir que des données disponibles et qualifiées).

Le travail peut être long. Il doit faire l’objet de livraisons intermédiaires dans le principe des petites victoires, ce qui permet de maintenir la motivation des parties prenantes et de combler l’attente du secteur immobilier qui se méfie à juste titre des initiatives trop souvent lancées à grand renfort de communication et de communiqués de presse, mais qui quelques mois plus tard disparaissent, laissant la place à une autre initiative qui suit le même cycle de la mise en avant jusqu’à sa disparition.

L’Association Professionnelle Immobilière FIDJI s’est concentrée dès sa création sur la production de pratiques de travail numériques, collaboratives et durables, avec des livrables opérationnels, même si certains acteurs de place ont douté de sa pertinence au début. Par sa persévérance et son travail, elle a su leur démontrer, durant ses 12 années d’activité, son utilité au service du bien commun.

Mais elle n’a pas échappé à ces initiatives éphémères tel que le lancement d’IREDEC qui a disparu dans les limbes « des bonnes idées qui n’en sont pas » car elles n’ont pas convaincu.

Fort de son expérience, de ses succès et de son positionnement particulier au service du bien commun de l’industrie immobilière, l’Association Professionnelle Immobilière FIDJI apportera toute son aide, son énergie et ses méthodes de travail pour la réussite de l’AICN.

Pourquoi l’API FIDJI est membre fondateur de l’AICN ?

L’ADN de l’Association Professionnelle Immobilière FIDJI est la normalisation des échanges d’information (données et documents) entre tous les acteurs du secteur immobilier.

Pour citer quelques exemples, nous avons travaillé sur les flux « émetteur – récepteur » tels que « Investisseur – Expert », « Property Manager – Investisseur », « Promoteur – Investisseur », prochainement « Financeur – Investisseur », etc.

Avec une méthode éprouvée et reconnue, qui si on la résume brièvement répond à 3 questions :

  1. De quelles données à besoin le récepteur ?
  2. Quelles données possède l’émetteur ?
  3. Quelles définitions dans le Dictionnaire partagé des données communes ?

A ces trois questions s’ajoute celle du « format informatique d’échange » qui est anecdotique pour les « utilisateurs » mais centrale pour les « développeurs IT » qui doivent consolider leur SI par une information fiable, réutilisable quel que soit l’émetteur ou le récepteur.  Nous sommes là encore dans le concept de la frugalité des développements. Pour un Property Manager, par exemple, il est préférable de développer une seule interface utilisable pour l’ensemble de ses clients investisseurs plutôt qu’une interface spécifique pour chacun de ses clients ; et inversement pour l’investisseur.

L’objectif poursuivi depuis plus de 12 ans par notre association se retrouve donc dans celui énoncé lors de la création de l’Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique (AICN). Les interactions seront, dès demain, encore plus fortes avec l’arrivée des occupants (ADI et ARSEG) qui dans le contexte actuel de la flexibilité des usages, de la remise en cause de l’utilité des bureaux dédiés pour le Flex office ou le tiers lieu, deviennent de gros consommateurs de données ciblées. Ces données sont détenues par les professionnels de l’immobilier, de l’usage effectif des locaux en nombre de personnes par jour ou par étage jusqu’à la qualité de l’air et de l’eau en passant par la consommation énergétique dans le cadre d’une démarche ESG.

Finalement on peut se demander « Comment l’Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique aurait-elle pu se créer sans intégrer l’Association Professionnelle Immobilière FIDJI », cela dit en toute modestie car toutes les associations représentatives ont bien entendu leur place dans cette alliance, si elles intègrent la dimension DATA dans leur activité et leurs préoccupations.

Qui sont les organisations fondatrices de l’AICN ?

Les 12 organisations signataires de l’Alliance et membre fondateurs sont :

  • ADI, Association des Directeurs Immobiliers
  • APROMA, Association des Property Managers
  • ARSEG, Association Nationale des Directeurs de l’Environnement de Travail
  • ASPIM, Association Française des Sociétés de Placement Immobilier
  • BUILDING SMART FRANCE, Association des acteurs du BIM en France
  • FIDJI, Association Professionnelle Immobilière FIDJI
  • FSIF, Fédération des Sociétés Immobilières et Foncières
  • FPI FRANCE, Fédération des Promoteurs Immobiliers de France
  • RICS France, Royal Institute Chartered Surveyors
  • SBA, Smart Buildings Alliance for Smart Cities
  • SYPEMI, Syndicat des professionnels du Facility Management
  • ULI, Urban Land Institute

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